Après Badiou, Quiniou, un autre Lou Ravi de l’innocent marxisme génocidaire.
Après que Guy Sorman eut, avec raison, rappelé dans les colonnes du Monde que les crimes des différents socialismes génocidaires avaient une caractéristique commune, le refus des auteurs de les assumer, il fallait que le journal fasse amende honorable et laisse la parole à un quelconque thuriféraire du communisme marxiste-léniniste avec pour mission de chasser la mauvaise impression laissée par un texte incontestable.
En France, malgré l’évidence des massacres et l’ampleur des génocides commis par des générations de communistes, on trouve toujours des abrutis de ce genre prêts à se commettre dans n’importe quelle abjection. La marxisation des esprits dans l’école et l’université est si prégnante qu’il n’y a qu’à se pencher pour trouver un bon esprit pour vous expliquer que ces crimes atroces, les pires de l’histoire de l’humanité, ne comptent pas et qu’il faut résolument regarder ailleurs.
On connait le syndrome de Léon Chaix : un socialiste viril confronté à l’évidence des horreurs commises par son camp va développer quatre défenses.
· L’occultation : on n’en parle pas. Celui qui cherche à briser le mur du silence est un « fasciste » qui doit être jeté hors les murs.
· La négation : finalement on est bien obligé d’en parler. Alors on affirme que tout cela n’est que mensonge. Et que le menteur est un « fasciste », faisant le jeu de l’impérialisme Yankee, à la botte de Bush, contre la paix, ou toute autre fadaise de ce type.
· La minimisation : on ne peut plus nier. Les faits sont avérés. Que faire ? Les minimiser bien sûr. Vous nous dites qu’il y a eu 100 millions de morts. Vous êtes d’une parfaite mauvaise foi : tout le monde sait qu’il n’y en a eu que 99.999.999. Comment faire confiance à une telle vipère lubrique qui exagère tout par anticommunisme primaire. Un complice des nazis, voilà ce que vous êtes, un amoureux de Pétain, un lecteur du Figaro magazine !
· L’exonération : les faits sont là. Les chiffres sont établis. Il n’y a plus de possibilité d’occulter, de nier, de minimiser. Que faire ? Facile : s’exonérer totalement d’une réalité qui gène un peu aux entournures.
Au terme du procès de Douch, le Khmer rouge qui a tué, après les avoir torturé longuement, des dizaines de milliers d’innocents, il était vain d’essayer de faire croire qu’au Cambodge, il ne s’était rien passé ou si peu. L’horreur est documentée, sans limite, sans excuse. Le temps où le Monde pouvait écrire que l’expulsion hors des villes de la totalité de leur population par les Khmers Rouges était une mesure géniale qui allait donner un coup de fouet à l’agriculture, n’est plus. 40 ans plus tard on a même eu quelques excuses du journal pour sa myopie d’alors. Tant mieux.
Mais il aurait du aussi tenter d’expliquer pourquoi l’ensemble de la rédaction s’était alors lancée dans cette entreprise monstrueuse de considérer un génocide comme une mesure fantastique à applaudir des deux mains, voire des deux pieds qui se portaient un peu rouges en ce temps là. Dans quel rêve absurde nageaient donc tous ces journalistes plus ou moins engagés pour qu’ils prennent si facilement des tueurs démentiels pour le levain des jours meilleurs attendant l’humanité ?
Que voulez-vous : la révolution c’était le bien ; nécessairement le bien. Le marxisme dressait l’inévitable chemin. Un chemin de roses. Les victimes ? Quelles victimes ? Seulement quelques gêneurs sur la voie du bonheur des peuples qui ne méritaient AUCUNE compassion. Des bourgeois ; des fascistes. Le socialisme viril a un droit de tuer inscrit dans ses gènes. Qu’il l’exerce n’est que légitime. Il faut bien vaincre les résistances de l’ancien régime.
Alors on entendait bien que le discours des Khmers rouges était particulièrement violent et anti occidental par-dessus le marché. Mais vilipender l’Occident c’était bien. Pour Pol Pot le seul fait d’avoir été en contact avec la ville faisait de vous un bourgeois irrécupérable à exploiter comme esclave jusqu’à la mort programmée. Il le disait. Qui l’entendait au Monde ?
La guerre du Vietnam avait entraîné le journal à toujours tout admettre de la part des communistes de la région. Jean Lacouture mentait donc pour accompagner le mensonge de la propagande des Khmers rouges. Et tous les autres avec lui. Ils mentaient en cœur avec la satisfaction d’être dans le coup, d’être du côté du progrès définitif, de l’émergence d’une société enfin juste car marxiste et léniniste.
On dira : d’accord mais aujourd’hui on sait, les yeux ont été décillés. Le voile est tombé et l’horreur est enfin admise. Un petit effort et certains dans la gauche bien pensante pourraient même s’exclamer : plus jamais cela !
Ne rêvez pas !
Voici le temps de l’exonération. Les gardes rouges nous disent : « Nous avions fantasmé le socialisme « réel ». Aujourd’hui nous réalisons qu’il ne s’agissait pas du vrai socialisme. Nous admettons notre erreur. Mais le socialisme lui est intact. Nous avions pris un ersatz de socialisme criminel pour le vrai socialisme. Mais le vrai socialisme existe et il reste à construire. Nous avons été momentanément aveugles mais nous restons dans le camp des bons. Les autres, les ennemis, restent des fascistes indécrottables dont il n’y a rien à tirer et contre qui il faut continuer inlassablement à se mobiliser. Il ne faut pas jeter le bébé du socialisme marxiste avec l’eau du bain communiste».
Alors voilà M. Bernard henry Lévy qui nous rétablit l’image de J. P. Sartre, le chantre des génocides les pires de l’histoire de l’humanité : « la révolution bolchevique n’a pas assez tué » écrivait-il au début des années 70. Au moment où les Khmers rouges commençaient leur boulot de régénération sociale du Cambodge. Un peu comme le sinistre Aragon implorait que la Guépéou tue encore et plus encore pour régénérer le monde, alors que le terrible génocide des paysans avait lieu en URSS. L’accompagnement des génocides socialistes au moment même où ils ont eu lieu par des intellectuels français reconnus, voire adulés, à quelque chose d’effarant. C’est sans doute une des explications de l’effondrement de l’influence française dans le monde. Quand le pays dit « des droits de l’homme » cautionne les pires génocides, la fin de son leadership intellectuel et moral est programmée.
Alors voilà M. Attali attaché à sauver Marx de la débandade générale. Le penseur qui aura fait le plus de mal à l’humanité reste encensé, doit être encensé, jusqu’à la fin des temps. Peu importe que toute sa prétention scientifique ait été balayée sans espoir ; peu importe que la nocivité de ses analyses qui ont poissé l’esprit de millions de benêts devenus criminels ou complices de criminels soit avérée. Rien n’y fait. Il faut sauver Marx de sa postérité génocidaire.
Après l’article de Sorman, il fallait donc une pointure pour restaurer l’image du Monde terni par tant d’audace. On nous sortit de son néant un Quiniou, longtemps membre du parti Communiste et non repenti des génocides commis par le mouvement auquel il a voué son engagement. Le PC était gourmand d’intellectuels de l’université transformés en trompe couillons. Un agrégé, un philosophe : du pain béni. Combien d’intellectuels minables de ce type ont fait un bout de chemin avec le PC : c’était facile ; cela ne coûtait rien ; c’était la certitude de briller au firmament universitaire. Un petit prof d’université comprend vite qu’il n’est pas grand chose dans la société, alors qu’il se voit comme un formidable penseur au dessus de la quasi-totalité des autres citoyens. L’adhésion au parti communiste permettait de sortir du ghetto tout en touchant sa paie des citoyens méprisés. Ah ! Etre à l’avant garde du combat tout en n’étant qu’un petit prof sans grande importance, dans une discipline, la philosophie, qui ne bouge plus depuis des décennies, confite qu’elle est dans son vocabulaire abscons et son « engagement » globalement socialiste. La philosophie française est morte avec Sartre, Merleau-Ponty et Althusser (le seul tueur qui en France a bénéficié d’une excuse « de classe »).
En ce moment, en France, dès qu’on lit une énorme sottise, on sait qu’elle est toujours signée par un « philosophe » en carte à gauche.
Voici donc un philosophe communiste officiel et complice au moins moralement de tous les crimes et génocides du communisme, en train de nous expliquer que Marx, en fait, n’a pas bien été compris par les différents partis communistes qui ont massacré leur population.
Quiconque n’adhère pas à ce postulat grotesque est un individu dont la « bêtise et l’ignorance » n’ont pas de limite. C’est qu’on continue à injurier quand on est philosophe agrégé français et ancien membre du parti communiste français. L’injure perpétuelle est la marque de cette gauche virile vraiment socialiste.
N’est-il pas juste quand on est dans le camp des bons d’injurier tous les autres ? Car si on ne peut plus défendre les siens on peut toujours accabler les autres. N’est-ce pas pour éviter les terribles dangers que ces « autres », ces fascistes, portent en eux, qu’on se mobilise tous, nous, les membres du peuple de gauche ? Nous ne menons pas un combat « pour » mais un combat « contre ».
Qui n’a pas lu dans des revues « progressistes » ces intellectuels de sous caniveau expliquant qu’il ne fallait faire droit au concept de totalitarisme parce que cela faisait le jeu de Bush ? Alors le grotesque Quiniou nous met le mot « totalitarisme » entre guillemet. Bien marquer que ce qualificatif est suspect s’agissant du communisme.
Ce n’est qu’un début. Les régimes communistes délinquants et génocidaires n’ont pas à être pris en compte parce qu’en fait ils n’étaient pas vraiment communistes.
Et hop ! Passez muscade ! Les régimes communistes n’ayant pas été vraiment communistes le communisme marxiste reste intact. CQFD !
Le top de l’exonération ! Pourquoi aller chercher les sources génocidaires des régimes communistes dans Marx puisqu’ils n’étaient pas marxistes ? On se le demande bien. Quiconque a été à Moscou et dans tous les lieux communistes savent bien que Marx et Engels au même titre que Lénine, celui qui a permis la révolution et Staline, le Vojd qui a réussi le passage au socialisme, ont leur statut en place proéminente.
Tout ceux qui ont un peu de mémoire se rappellent les campagnes communistes expliquant que la révolution était scientifique et que le régime mis en place était exactement ce qu’avait voulu Marx. La nouvelle société de l’URSS, avec son homo sovieticus était bien l’esquisse de l’homme nouveau libéré des absurdes contraintes de la propriété et des divisions de la religion.
Pendant 75 ans les Quiniou de service nous ont tous expliqué que cette société était insurpassable. Que les meurtres, assassinats, crimes contre l’humanité et autres génocides qu’on lui imputait étaient des mensonges éhontés de la crapule réactionnaire, émule de Pétain et complices des Nazis.
Tout cela est oublié : c’était du pipeau grec nous affirment les thuriféraires d'hier.
M. Quiniou, après son passage au PC a tout compris : on avait mal lu Marx. Marx était gentil. Il voulait le libre épanouissement des hommes, de tous les hommes. A-t-on vu ce libre épanouissement dans les régimes communistes ? Non, n’est-ce pas ; donc ils n’étaient pas marxistes !
On se tordrait volontiers de rire si 100 à 150 millions d’hommes n’avaient pas péris au nom de Marx.
Les crimes marxistes ne sont pas marxistes puisque ce sont des crimes et que Marx était un gentil garçon bien de bonnes intentions ! Il faut au moins être agrégé de philosophie pour oser de tels sophismes sans prendre aussitôt une paire de claques et un solide coup de pied au cul.
Ce merveilleux philosophe se fait historien : la preuve que les révolutions communistes ne sont pas marxistes c’est qu’elles ont eu lieu à des moments et des endroits qui n’avaient pas été prévus par Marx.
On est bien un peu gêné aux entournures quand on se rappelle que Marx et Engels n’avaient pas totalement écarté la possibilité du succès de la révolution en Russie « arriérée ». Mais on se rassure : il n’en faisait l’hypothèse qu’associée à une révolution dans les pays occidentaux avancés. Les spartakistes ont été balayés. Il n’y a pas eu révolution dans les pays capitalistes dernier cri. Donc la révolution bolchevique à l’est n’a rien de marxiste. CQFD !
Les révolutionnaires communistes des pays de l’est, de la Chine et de la sa couronne asiatique, de Cuba et d’ailleurs n’ont qu’à aller se rhabiller. Ils ont « défiguré » le marxisme et vécu dans l’illusion nous dit cet ancien membre du PC français qui a été le plus stalinien du monde libre et le plus longtemps.
Il est vrai que le grand Marchais, le meccano volontaire de chez Messerschmidt, l’entreprise humanitaire bien connue entre 40 et 45, avait déclaré que le Communisme à la Française aurait un visage différent de celui des maîtres. C’était la manière du PC d’évacuer sans frais le rapport Kroutchev sur les crimes de Staline. Peut-être l’agrégé Quiniou lui a-t-il soufflé que le texte de Marx imposait d’attendre que le capitalisme murisse encore un petit poil et que Janine pendant ce temps là pouvait faire les valises. Pas de chance, c’est l’électorat qui s’est fait la malle.
Rien qui puisse effarer un Quiniou !
Puisque le marxisme est le bien incarné malgré les expériences désastreuses et inhumaines menées en son nom, il reste « d’une universalité morale universelle », « d’une moralité exigible » et viendront en dû temps, une fois que les étapes décelées par Marx se seront toutes déroulées, « le visage apaisé » de l’humanité et celui de ses « intérêts partagés ». Pauvre auteur qui constate que le capitalisme est au plus mal. Si on comprend bien cela retarde d’autant la maturité du capitalisme et le moment où la joyeuse révolution marxiste pourra se faire enfin en accord avec le texte du gourou...
Faire ainsi de la pensée de Marx la sainte bible d’une religion millénariste qui ne peut jamais être en tort, mais simplement mal interprétée à l’occasion, ressortit du discours sectaire porté à son incandescence. Au fond, le contraire exact de ce que voulait …Marx.
On notera que ce M. Quiniou, philosophe agrégé et ancien membre du PC n’a pas un mot, pas un seul, pour les victimes des partis frères. Pas un mot. Ces dizaines de millions de victimes sont des fantômes. Pas des êtres humains. Des abstractions aussi trompeuses que les illusions des communismes génocidaires un peu en avance sur l’horloge marxiste. On n’honore pas des fantômes.
Comme on aimerait que ce sombre imbécile lise son texte les deux pieds dans les charniers de Bykovnia ou de Vinnytsia ! Devant les descendants des victimes. Du peu qu’il en reste.
Léon Chaix est un humaniste de gauche qui a donné son nom a un syndrome essentiel a la compréhension de notre temps. Le syndrome de Léon Chaix décrit la réponse automatique des adeptes du mouvement socialiste confronté a l'ampleur des crimes contre l'humanité commis en son nom :
Tous ceux qui essaient de dénoncer l'occultation, de démonter la négation, de se moquer de la minimisation et de rire des tentatives d'exonération sont évidemment présentés comme < fascistes > et ne sont dignes que des attaques ad hominem les plus basses.
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