Rafael Lemkin et Holodomor
Vous ne connaissez pas le mot "Holodomor" ? C'est normal. Le terme et ce qu'il recouvre, un effroyable génocide commis dans des conditions atroces qui fit en Ukraine entre 6 et 7 millions de victimes entre 31 et 34.
Depuis que l'Ukraine a retrouvé sa souveraineté et surtout que des gouvernemenets non alignés sur Moscou ont réussi à s'imposer au pouvoir la vérité sur cette immense massacre s'est imposée en Ukraine.
Le gouvernement ukrainien cherche à faire reconnaître ce génocide. Il a formulé de nomreuses demandes auprès de toutes les institutions. La dernière est le Parlement Européen. Sept millions de morts dont plus de la moitié morts de faim dans des villages coupés du monde par l'armée rouge ; un massacre dont tous les documents récemment publiés mongtrent qu'il a été commandé expréssement. Il fallait réduire l'Ukraine et détruire les Koulaks en tant que classe.
Et bien le Parlement Européen a bien voulu admettre le crime contre l'humanité mais pas le génocide. Vous n'en avez pas entendu parler. Normal : la presse française n'en a pas parlé ou tellement vite et tellement peu ou tellement négativement que votre attention n'a pas pu être attirée.
Des discussions filandreuses ont eu lieu pour savoir ce qui était ou n'était pas un génocide. Elles étaient toutes de mauvaise foi à gauche : on ne veut tout simplement pas que le socialisme se retrouve avec un génocide sur les bras. Imaginons qu'on lui applique le même traitement politique et médiatique qu'à la Shoah !
Alors le parlement a inventé le génocide canada dry : cela ressemble à un génocide ; cela a le gout du génocide ; mais ce n'est pas un génocide.
Les élections européennes ont eu lieu récemment. Personne n'a jamais discuté des décisions qui ont été prises pendant la législature finissante. pas un mot.
Personne n'a parlé de cette terrible forfaiture qu'aura été la non qualifiation de génocide d'Holodomor.
Chut !!!!
Parmi les arguments invoqués, il y a eu cet argument massue : celui qui a défini le concept de génocide et a réussi à l'imposer lors du procès de Nuremberg, Raphaël Lemkin, n'a jamais qualifié Holodomor de génocide et ne s'est déclaré que sur l'affaire arménienne et sur la Shoah.
C'était naturellement un mensonge. Il éclate aujourd'hui, alors que l'on va fêter le centième anniversaire de la naissance de R. Lemkin un document imparable a été déniché dans ses papiers. la source est totalement officielle et validée.
Voici le texte :
Raphaël LEMKIN
Un GENOCIDE SOVIETIQUE EN UKRAINE*
Sossyura - AIMEZ L’UKRAINE -
« Vous ne pouvez aimer les autres peuples si vous n’aimez pas l’UKRAINE » (1)
Le meurtre de masse de populations et de nations qui marqué la progression de l’Union Soviétique en Europe n’est pas une nouvelle spécificité de sa politique d’expansionnisme, il ne s’agit pas d’une innovation destinée simplement à créer l’unité à partir de la diversité des Polonais, Hongrois, Baltes, Roumains, présentement en train de disparaître dans les franges de son Empire. C’est au contraire une caractéristique structurelle même de la politique intérieure du Kremlin, dont les gouvernants actuels se sont certainement inspirés des nombreux exemples donnés par les opérations de la Russie tsariste. Il s’agit en fait d’une étape indispensable dans le « process » de l’Union que les leaders Soviétiques espèrent ardemment voir produire « l’Homme Soviétique », la « Nation Soviétique » et afin d’atteindre ce but, cette nation unique, les dirigeants du Kremlin vont détruire sans remords les nations et les cultures qui existent depuis des temps immémoriaux en Europe de l’Est.
Ce (2) dont je veux vous parler est peut être l’exemple type du Génocide Soviétique, son expérience la plus ancienne et la plus achevée en terme de Russification – la destruction de la nation Ukrainienne. Il s’agit tout simplement – comme je l’ai dit - de la suite logique des crimes tsaristes tels que la noyade ordonnée par Catherine la Grande, de 10.000 Tatars de
Crimée, les crimes de masse perpétrés par les « troupes S.S » d’Ivan le Terrible – l’Oprichtchina - l’extermination des leaders nationaux polonais, et des catholiques ukrainiens par Nicolas 1er et les séries de pogroms anti-juifs, qui ont entaché périodiquement l’Histoire Russe. Cela s’est déjà traduit au sein de l’Union Soviétique par l’annihilation de la nation ingérienne, des cosaques du Don et du Kouban, , des Tatars de la République de Crimée des nations Baltes : Lituanie, Lettonie, Estonie, . Tous ces cas sont des exemples de la politique à long terme de liquidation des peuples non Russes, par la suppression d’éléments spécifiques.
L’Ukraine constitue une parcelle méridionale de l’URSSS comparable par sa superficie à la France et à l’Italie , et comprenant plus de 30 millions d’habitants (3). Véritable grenier à blé de la Russie, sa géographie a fait de l’UKRAINE un point d’accès stratégique vers le pétrole du Caucase, de l’Iran et vers l’ensemble du Moyen-Orient. Au Nord, elle borde la Russie à proprement parler.
Aussi longtemps que l’Ukraine conservera son unité Nationale, aussi longtemps que son peuple continuera à se considérer comme ukrainien et à revendiquer son indépendance, l’Ukraine représentera une sérieuse menace pour le cœur même du soviétisme. Il n’y a rien de surprenant à ce que les leaders communistes aient attaché depuis longtemps la plus grande importance à la russification de ce membre indépendantiste de leur « Union des Républiques » et aient décidé de le rendre conforme à leur modèle d’une nation russe unique. Tout simplement parce que l’Ukrainien n’est pas et n’a jamais été un Russe ; sa culture, son tempérament, sa langue, sa religion ….tout est différent. Au voisinage immédiat de MOSCOU, il a toujours refusé d’être collectivisé, acceptant la déportation et même la mort. Il est donc particulièrement important que l’ Ukrainien soit réajusté au moule de l’Homme Soviétique idéal.
L’Ukraine est gravement menacée par le meurtre racial de catégories spécifiques, de sorte que les tactiques communistes sur place n’ont pas vraiment pris la même forme que les attaques allemandes contre les Juifs. Cette nation est trop peuplée pour être complètement et efficacement exterminée. Quoi qu’il en soit, ses leaders religieux, intellectuels, politiques et ses élites sont assez peu nombreux et ils sont éliminés facilement. Et c’est sur ces groupes que la toute puissance de la machine soviétique s’est abattue avec ses armes habituelles que sont le meurtre de masse, la déportation et les travaux forcés, l’exil et la famine.
Les attaques se sont toujours manifestées de la même façon avec un mode opératoire sans cesse réitéré afin d’écraser toute nouvelle manifestation de l’esprit national. Le premier coup a été porté contre l’Intelligentsia, la conscience nationale, afin de paralyser le reste de la Société. En 1920, 1926, et à nouveau entre 1930 et 1933, les enseignants, écrivains, artistes, penseurs, leaders politiques ont été liquidés, emprisonnés ou déportés. Selon le trimestriel Ukrainian Quaterly paru en Automne 1948, 51713 intellectuels ont été envoyés en Sibérie pour la seule année 1931. Au moins 114 éminents poètes, écrivains et artistes, les éléments culturels les plus brillants de la nation, ont connu le même sort. Les estimations les plus prudentes indiquent qu’au moins 75% des intellectuels ukrainiens et des entrepreneurs d’Ukraine occidentale, d’Ukraine carpatique et de la Bucovine ont été brutalement exterminés par les Russes ( ibid – Ukrainian Quaterly - été 1949 )
En parallèle avec ces attaques contre l’intelligentsia ont été déclenchées des offensives contre les églises, les prêtres, leurs hiérarchies, l’Ame de l’Ukraine. Entre 1926 et 1932, l’Eglise ukrainienne autocéphale, son Métropolite (Lipkisky) et 10.000 membres du clergé ont été liquidés. En 1945 quand les soviétiques se sont établis en Ukraine occidentale
un sort similaire a été réservé à l’Eglise Catholique Ukrainienne. Que la russification ait été le motif unique de ces actions est clairement démontré par le fait que, avant sa liquidation, on ait proposé à l’Eglise de rejoindre le Patriarcat de Moscou, l’instrument politique du Kremlin.
Deux semaines seulement avant la Conférence de San Francisco, 11 Avril 1945, un
détachement du NKVD a encerclé la Cathédrale St Georges à Lviv, arrêté le Métropolite SLIPYJ, 2 évêques, 2 prélats et de nombreux prêtres (4). Tous les étudiants du séminaire théologique ont été expulsés de leur école, tandis qu’on expliquait aux professeurs que l’Eglise gréco-catholique avait cessé d’exister, que leur Métropolite avait été arrêté, et qu’il serait remplacé par un évêque désigné par les Soviétiques. Ces faits se sont répétés à travers toute l’Ukraine occidentale, et en Pologne, au-delà de la ligne Curzon (5). Au moins 7 évêques ont été arrêtés, et l’on n’a plus jamais entendu parler d’eux ; il n’y a plus aucun évêque de l’Eglise catholique ukrainienne libre dans cette zone. 500 prêtres qui s’étaient rassemblés pour protester contre les actions des Soviétiques ont été arrêtés ou abattus. Dans toute la région les prêtres et les fidèles ont été tués par centaines, alors que des milliers d’entre eux ont été envoyés dans des camps de travaux forcés. Des villages entiers ont été dépeuplés. Pendant la déportation les familles ont été délibérément séparés, les pères en Sibérie, les mères dans les briqueteries au Turkestan et les enfants dans des internats pour y être « éduqués ». Pour le seul crime d’être ukrainienne, l’Eglise elle-même a été déclarée nuisible à la prospérité de l’Etat Soviétique et ses membres ont été fichés par la police politique en tant qu’ennemis du peuple potentiels.
En conséquence, à l’exception de 150.000 fidèles en Slovaquie, l’Eglise catholique d’Ukraine a officiellement été liquidée, sa hiérarchie emprisonnée, son clergé dispersé et enfermé.
Ces attaques contre la Spiritualité, ont eu et continuent d’avoir des effets désastreux sur les élites de l’Ukraine, dans la mesure où ce sont les familles du clergé qui ont traditionnellement fourni une partie importante des élites, tandis que les prêtres eux-mêmes ont toujours été des leaders dans leurs villages et leurs épouses responsables d’organisations charitables (selon la tradition byzantine, les prêtres ont le droit de se marier et de fonder une famille- ndt). Les ordres religieux, de leur côté, géraient les écoles et s’occupaient des œuvres de bienfaisance.
La troisième attaque du plan soviétique était dirigée contre les fermiers, la très grande masse de paysans indépendants qui sont les dépositaires des traditions, du « folklore » et de la musique, de la langue nationale, de la littérature de l’Ukraine..L’arme utilisée contre cette partie de la population est sans doute la plus terrible de toutes – la famine. Entre 1932/1933
5 millions d’ukrainiens sont morts de faim. Un acte inhumain que le 73° Congrès a dénoncé le 28 Mai 1934 (6). On a bien essayé de dissimuler ce sommet de la cruauté soviétique, de le réduire à un problème économique lié à la collectivisation des terres à blé et à l’élimination des koulaks (fermiers indépendants), qui apparaissait de ce fait indispensable. Il n’en reste pas moins que les grands propriétaires terriens, étaient très peu nombreux en Ukraine, et très dispersés. L’auteur soviétique KOSSIOR (7) a déclaré dans les Izvestias du 2 Décembre 1933 que « Le nationalisme ukrainien est notre danger principal », et c’est pour cette raison, pour détruire ce nationalisme, pour mettre en place l’horrible uniformité de l’Etat Soviétique, que la paysannerie ukrainienne a été sacrifiée. La méthode employée dans cette partie du plan n’a pas du tout été restreinte à un groupe particulier. Tous ont souffert : les hommes, les femmes, et les enfants. La récolte, cette année, était largement suffisante pour nourrir toute la population et le bétail d’Ukraine, même si elle était inférieure à celle de l’année précédente une baisse due, probablement, au combat contre la collectivisation. Mais une famine était nécessaire aux soviétiques et ainsi en ont-ils décrété une, dans le cadre du Plan, au travers de réquisitions inhabituellement élevées au bénéfice de l’Etat. Et par-dessus tout, des milliers d’hectares de blé n’ont pas été moissonnés et ont fini par pourrir dans les champs. Le reste a été envoyé dans les silos gouvernementaux pour y être stocké jusqu’à ce que les autorités aient décidé de quelle façon l’utiliser. La part la plus importante de cette récolte, si vitale pour la survie du peuple ukrainien, a fini sous forme d’exportations destinées à rapporter des devises depuis l’étranger.
Confrontés à cette famine, des milliers des fermiers ont quitté les zones rurales et se sont alors dirigés vers les villes pour y mendier de la nourriture. Rattrapés sur place puis renvoyés vers les campagnes, ils y ont laissés leurs enfants dans l’espoir que ceux-ci pourraient survivre. Par exemple, dans la seule ville de Kharkiv ( alors capitale de l’Ukraine soviétique – ndt ) près de 18 000 enfants ont été abandonnés. Des villages comptant à l’origine des milliers d’habitants se sont retrouvés avec quelques centaines de survivants. Dans d’autres, la moitié de la population a disparu, et dans ces bourgs entre 20 et 30 personnes pourraient chaque jour. Le cannibalisme s’est développé.
Comme l’écrivait en 1933 C. Henry Chamberlain(8), correspondant à Moscou du Christian Science Monitor :
« Les communistes ont suscité l’apathie et le découragement, le sabotage et la contre-révolution et, avec à la manière impitoyable coutumière des idéalistes imbus d’eux-mêmes ils ont décidé de laisser la famine se répandre avec l’idée que cela pourrait donner une bonne leçon aux paysans. De l’aide a été distribuée au compte-gouttes aux fermes collectives mais d’une façon tellement inappropriée et si tardivement que beaucoup de vies avaient déjà été perdues. Les paysans individuels, quant à eux, ont été laissés à l’abandon et la mortalité particulièrement élevée dans leurs rangs s’est avérée être un argument de poids pour les forcer à rejoindre les fermes collectives. »
La quatrième étape dans ce processus a consisté en une fragmentation brutale du peuple ukrainien par l’adjonction sur le territoire ukrainien de populations allogènes et la dispersion des Ukrainiens à travers toute l’Europe orientale, afin de détruire l’unité ethnique et de mélanger les nationalités. Entre 1920 et 1939, la part de la population d’origine ukrainienne dans la totalité de la population d’Ukraine est passée de 80% à seulement 63,2 % (9). A cause de la famine, la population ukrainienne absolue est passée de 23.2 millions à 19.6 millions, cependant que la population d’origine non-ukrainienne s’est accrue de 5.6 millions d’individus. Si l’on se souvient qu’il n’y a pas si longtemps l’Ukraine avait le taux de croissance démographique le plus élevé de toute l’Europe, alors on peut se dire qu’effectivement la but des Russes a été atteint.
Nous venons de voir les principales étapes de la destruction systématique de la nation ukrainienne. On remarque qu’il n’y a pas eu de tentative de complète annihilation, comme cela a été le cas avec les attaques allemandes contre les Juifs. Pour autant, si le programme soviétique est mené à son terme, si l’intelligentsia , les prêtres et les paysans sont tous éliminés, alors l’Ukraine sera aussi morte que si tous les Ukrainiens avaient été éliminés, dans la mesure où elle aura perdue l’essence même de ce qui a permis de maintenir et de développer dans le temps sa culture, ses convictions, ses valeurs communes, et ce qui l’a guidée et lui a donné une âme, ce qui a, en résumé, fait d’elle une Nation et non pas simplement une masse de population.
Quoi qu’il en soit, les meurtres de masses, aveugles, n’ont pas manqué. Mais ils ne faisaient pas partie intégrale des plans, ils en étaient simplement des variations fortuites. Des milliers de personnes ont été exécutées. Des dizaines, voire des milliers d’autres sont parties vers une mort certaine dans les camps de travaux forcés de Sibérie.
La ville de Vinnitsya pourrait être considérée à juste titre comme le Dachau ukrainien. Là-bas, dans près de 91 fosses reposent les corps de 9 432 victimes de la tyrannie soviétique, abattues par le NKVD entre 1937 et 1938. Depuis cette date, les corps avaient été placés par une cruelle ironie sous un plancher de danse, au milieu des pierres tombales de vrais cimetières, dans les bois, jusqu’à leur découverte par les allemands en 1943. La plupart des victimes avaient été déclarées comme exilées en Sibérie par les autorités soviétiques.
L’Ukraine a elle aussi son Lidice, dans la ville de Zavadka, détruite par les laquais polonais du Kremlin en 1946 (10). A trois reprises, les troupes de la seconde Division polonaise ont attaqué la ville, tuant les hommes, les femmes et les enfants, brûlant les demeures et volant le bétail. Au cours du second raid, le commandant Rouge déclara à ce qu’il restait de la population : « Un sort identique attend tous ceux qui refuseront de retourner en Ukraine. J’ordonne donc que le village soit évacué dans les trois jours. Sinon, j’exécuterai chacun d’entre vous. »( source : La mort et la dévastation sur la ligne Curzon, de Walter Dusnyk ).
Quand la ville a finalement été évacuée par la force, il ne restait que 4 hommes parmi les 78 survivants. Au cours du mois de mars de la même année, deux autres villes ukrainiennes ont été attaquées par la même unité Rouge et ont subi à peu près le même sort.
Ce que nous venons de voir ici ne concerne pas la seule Ukraine. Les méthodes employées par les Soviétiques là-bas ont été et sont encore fréquemment réutilisées. Il s’agit même d’une caractéristique de leur plan d’expansion dans la mesure où cela leur permet de construire très rapidement une unité à partir de la diversité des nations qui constituent l’Empire soviétique. Le fait que cela engendre des souffrances indescriptibles pour des millions de personnes ne les conduit absolument pas à infléchir leurs méthodes. Ne fut-ce qu’au nom des souffrances humaines, nous devrions absolument condamner cette uniformisation comme criminelle. Mais il s’agit bien plus que de cela, que d’un simple crime de masse. Il s’agit d’un acte de génocide, de destruction, pas seulement des individus mais d’une culture, d’une nation. Même s’il était possible de réaliser ceci sans aucune souffrance, nous devrions tout de même le condamner parce que la communauté des valeurs, l’unité des idées, des langues et des coutumes qui constituent ce que nous appelons une nation représentent le plus important de nos moyens de civilisation et de progrès. Il arrive que des nations se mélangent et forment ensemble de nouvelles nations – nous en avons un bon exemple en ce moment dans notre pays – mais alors ce mélange consiste à une mise en commun au bénéfice de tous des avantages de chacune des cultures. Et c’est de cette façon que le monde progresse. Alors, en-dehors de la question cruciale des souffrances humaines et des droits de l’Homme, ce que nous désapprouvons totalement avec les méthodes soviétiques c’est le gaspillage criminel des cultures et des civilisations. Parce que l’unité nationale soviétique se créé non pas par une union des civilisations et des cultures mais par la destruction de toutes les cultures et de toutes les idées à l’exception d’une seule, la culture soviétique.
* Ce texte est une reproduction de l’original typographié retrouvé dans les documents de Raphaël LEMKIN – Département des manuscrits et archives, Bibliothèque publique de New York , Fondations Astor, Lenox et Tilden, boîte 2, dossier 16. A l’exception d’erreurs typographiques manifestes qui ont été identifiées et corrigées, la terminologie et l’orthographe des noms géographiques utilisées par l’auteur ont été conservées.
1. Vers de Wolodymyr Sossyura, rajoutés au crayon. Sossyura écrivit ce poème patriotique en 1944, pendant la guerre germano-soviétique. Choyé par les autorités dans un premier temps, il fut condamné pour nationalisme en 1948. Voici les deux lignes en version ukrainienne originale :
?? ????? ?????? ??????? ?????? ,???? ?? ?? ????? ??????? !..
2. « Commencer ici » rajouté au crayon devant le mot « Ce »
3. Au moment où Lemkin écrivit ce texte (années 50), la population ukrainienne avoisinait les 40 millions de personnes.
4. La Charte créant les Nations Unies fut signée lors de la conférence tenue les 25 et 26 Avril 1945 par les délégués de 50 pays, y compris l’URSS et la RSS d’Ukraine.
5. La Ligne Curzon fut proposée par les Britanniques pour délimiter la frontière entre la Pologne et l’URSS au sortir de la première Guerre mondiale. Par la suite, elle servit de base à la définition de la frontière entre ces deux états à la fin de la seconde Guerre mondiale. La frontière ainsi définie laissait une importante minorité ukrainienne du côté polonais.
6. LE 28 Mai 1934, le député de New York Hamilton Fish proposa une résolution ( résolution 399 du 73em. Congrès ). LE document stipulait que « plusieurs millions d’habitants de la République socialiste soviétique d’Ukraine … sont morts de faim entre 1932 et 1933. » La résolution condamnait l’URSS pour « usage de la famine comme arme destinée à diminuer la population ukrainienne et à détruire ses droits politiques, culturels et nationaux » et exigeait :
Que la Chambre des Représentants exprime son soutien à tous ceux qui ont été victimes de la grande Famine en Ukraine qui a provoqué la souffrance, la désolation et la mort pour des millions de paisibles paysans ukrainiens, …
Que le gouvernement soviétique prenne des mesures énergiques pour réduire les conséquences terribles de cette famine, …
Que le gouvernement soviétique ne s’oppose pas aux citoyens américains désireux d’envoyer de l’aide sous forme d’argent, de nourriture et de matériel aux régions d’Ukraine touchées par la famine.
La résolution fut transmise à la Commission des affaires étrangères mais ne fut jamais adoptée par la Chambre des Représentants (cette résolution est reproduite dans The Ukrainian Quaterly n°4 – 1978 – pp. 416-17).
7. Dans la version originale, le nom est écrit « Kossies », une erreur orthographique évidente. Stanislas Kossior n’était pas un auteur mais le Secrétaire général du Comité central du Parti communiste (bolchévique) d’Ukraine, c’est-à-dire le dirigeant politique de la république. Le numéro du 2 Décembre des Izvestiia contient un discours de trois pages de Kossior intitulé « Les résultats et les tâches immédiates dans la mise en place de la politique nationale en Ukraine. » En voici très précisément l’un des passages, tiré d’une résolution adoptée lors d’un plénum commun entre le Comité central et le Comité de contrôle central du Parti (bolchévique) d’Ukraine : « A l’heure actuelle, le danger principal en Ukraine vient du nationalisme ukrainien, lié à des int&eacu