Soljenitsyne est mort : sa leçon reste vivante !
Alexandre Soljenitsyne est mort ! Sa leçon reste vivante, plus que jamais.
Aujourd’hui sur France Inter, tôt ce matin, on interviewe un proche de Soljénitsyne. Il dit : « il est le premier à avoir fait prendre conscience au monde entier de l’ampleur des crimes contre l’humanité commis par Lénine, Trotski et Staline ». Tête de l’interviewer habitué à ce que la liste des criminels s’arrête à Staline. Cette simple phrase dit tout sur les mauvais traitements médiatiques qu’a subi Soljenitsyne en France. Il y était de bon ton de considérer qu’il n’y avait eu de crimes que staliniens. Lénine et Trotski ? Des héros révolutionnaires au cœur pur et sans la moindre tâche sur leur lin blanc de révolutionnaire rouge.
Et voilà que « ce demi fou » de Soljenitsyne leur enlevait leur couverture commode. C’est bien l’idéologie complète de Marx à Engels et de Engels à nos trois premiers grands criminels rouges qui était la source du mal et qu’il fallait éradiquer. L’archipel du Goulag, c’était la fin d’un énorme mensonge. La fin d’une occultation volontaire des pires crimes contre l’humanité. La fin d’un négationnisme honteux puis d’une minimisation lamentable, cherchant à réduire à la sauvagerie de Staline ce qui était le fruit direct d’une doctrine génocidaire : le socialisme violent.
Avec Soljenitsyne pas de possibilité non plus de s’échapper par des exonérations faciles. L’occident n’était pas dédouané. Une part de la responsabilité dans le massacre incroyable qu’aura été toute l’histoire du « socialisme réalisé » revient à l’Occident et à ses intellectuels qui se sont révélé des complices actifs ou passifs. On voit tous les jours que cela continue « ici et maintenant » : Les Farc, Mugabe, les maoïstes du Népal, la volonté absolue de cacher toujours et encore l’ampleur des massacres, le refus du terme de génocide, les campagnes pour que les tueurs des différents mouvements de terreur rouge des années 70 et 80 ne soient pas condamnés ou immédiatement libérés, tout témoigne qu’il ne doit pas y avoir de « devoir de mémoire » pour les victimes du socialisme génocidaire.
Justement Soljenitsyne, c’est le devoir de mémoire incarné. Comment y échapper ?
Une première manière est de l’enrober dans le sucre de la valeur littéraire. Au fond ce serait un réactionnaire gâteux dont tout n’est pas à prendre au sérieux mais quelle littérature ! On connaît la musique quand on pense à Céline : innommable mais quel talent ! Ou à Sartre : bien sûr c’est un « salaud » au sens où il entendait ce mot, mais il y a eu « les mots » et quel théâtre !
Une seconde manière est de ridiculiser le bonhomme, ses grands airs de Saint prophétique, son nationalisme étroitement « pro russe », son christianisme cucul etc. La méthode ne date pas d’hier. L’indéfendable Jean Daniel s’y était essayé lors d’une émission de Pivot à la télévision. Il avait littéralement craché à la figure de Soljenitsyne qui venait tout juste d’être expulsé de Russie. Qui c’était ce « clown caricatural » qui remettait en cause la bonté intrinsèque du socialisme même dans ces formes les plus violentes et destructrices d’humanité ? Depuis l’inénarrable prétentieux qu’est Jean Daniel a montré un peu de contrition. « Nous avons sans doute un peu vite sanctifié certains mouvements révolutionnaires ». Sans doute. Sans aucun doute.
Et le gentil Pivot a laissé faire. Pas question de passer pour un « fasciste ». On ne pouvait éviter Soljenitsyne, mais avec le cordon sanitaire qu’il fallait ! On verra la technique à nouveau en pleine action à la sortie du « Livre noir ». On se dédouanera plus tard en allant voir le maître seul à seul au Canada pour ne parler que… littérature.
Soljenitsyne, c’est le symbole d’une certaine mauvaise conscience de l’Occident. Pas seulement l’occident socialiste, celui qui croit qu’il n’ya pas d’autre morale que celle que la praxis des masses heureusement conduites par des intellectuels engagés et accouchant de l’histoire éventuellement au forceps et au prix d’effroyables génocides. Mais d’une certaine façon celle de tout l’Occident qui nie la force de la conscience et du destin unique d’une humanité en lutte contre elle-même pour aller vers le meilleur d’elle-même, de tout l’occident qui se fourvoie dans le culte d’icônes délétères, comme le veau d‘or, autant que dans celui d’idéologies monstrueuses déguisées en aimables engagements pour la jeunesse généreuse.
Léon Chaix est un humaniste de gauche qui a donné son nom a un syndrome essentiel a la compréhension de notre temps. Le syndrome de Léon Chaix décrit la réponse automatique des adeptes du mouvement socialiste confronté a l'ampleur des crimes contre l'humanité commis en son nom :
Tous ceux qui essaient de dénoncer l'occultation, de démonter la négation, de se moquer de la minimisation et de rire des tentatives d'exonération sont évidemment présentés comme < fascistes > et ne sont dignes que des attaques ad hominem les plus basses.
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