Le journal l’Humanité et la mort de Soljenitsyne
Le journal communiste ne peut plus taire, nier ou minimiser comme il l’a fait pendant des décennies l’ampleur des génocides commis par les mouvements communistes. Il avait craché sur Victor Kravchenko, le premier à dénoncer officiellement le Goulag, dans les années quarante, nié la responsabilité de L’Urss dans le massacre de Katyn dans les années cinquante, refusé la déstalinisation jusqu’aux années soixante, crié sa passion résiduelle pour Staline par la voix de l’ignoble Lili Marcou lors de la parution du Livre Noir, et au total le PVF avait été au-delà de son rôle comme « voix de son maître » soviétique. Il était instructif de voir comment il allait traiter de la mort de Soljenitsyne.
Bien sûr on verse les plus belles larmes sur la mort du grand homme : le cœur communiste a toujours été si grand ! Mais on se lance dans deux manipulations :
1. Assimiler le message de Soljenitsyne à une entreprise que le Parti communiste a fini par cautionner : la déstalinisation. « Il critique Staline comme nous tous ! Alors son message n’a rien de bien particulier ». Oubliée la dénonciation du marxisme, de la révolution, de Lénine et de Trotski !
2. Le décrire comme un russophile exalté pourri par la religion orthodoxe et de plus antisémite. « Il n’ouvre aucune voie utile pour l’avenir ».
Il faut donc vite le ranger sur une étagère et surtout ne pas s’appesantir sur ce que Soljenitsyne dénonce : le droit à la mémoire des millions de victimes innocentes ; le caractère intrinsèquement génocidaire du socialisme violent. Soljenitsyne est un témoin pas un messie.
Critiquer le messie pour éluder le témoignage, voilà la stratégie !
Pour pouvoir à nouveau s’arroger le droit suprême d’être le représentant du bien contre les méchants, le fer de lance des luttes contre l’oppression, comme si rien ne s’était passé et sans la moindre repentance. On croit pouvoir surnager en pataugeant dans l’immense flaque de sang avec des gros sabots et des petites combines.
Ce sang est la tunique de Nessus du communisme qui ne pourra JAMAIS s’en débarrasser. Et Soljenitsyne est l’un de ceux qui ont ajusté étroitement et définitivement cette tunique sur le dos de ces assassins génocidaires, pathologiques et impénitents.
Léon Chaix est un humaniste de gauche qui a donné son nom a un syndrome essentiel a la compréhension de notre temps. Le syndrome de Léon Chaix décrit la réponse automatique des adeptes du mouvement socialiste confronté a l'ampleur des crimes contre l'humanité commis en son nom :
Tous ceux qui essaient de dénoncer l'occultation, de démonter la négation, de se moquer de la minimisation et de rire des tentatives d'exonération sont évidemment présentés comme < fascistes > et ne sont dignes que des attaques ad hominem les plus basses.
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Courage et culture manquent dans leurs rangs.
Mauriac reviens, ils sont devenus mous!
PAS UN SEUL EDITORIALISTE NE L'A ECRIT ! PAS UN !
Et pas un mot sur l'innocence absolue des victimes.